Fondé en 2015 par le compositeur Jean-Claude Wolff qui en assure la direction artistique, Traces d’aujourd’hui est un ensemble instrumental à géométrie variable (incluant les ondes Martenot), tout jeune encore mais néanmoins actif, qui se consacre aux musiques des XXe et XXIe siècles. Il ouvre sa troisième saison à l’Église de la Trinité dans le cadre des Concerts du jeudi programmés à l’heure de la pause-déjeuner.
Sept pièces sont à l’affiche, majoritairement solistes, offrant un large éventail de styles et de sonorités : celles de la flûte à bec notamment, jouée par Marion Fermé qui débute le concert. Re re record a re pour sopranino du compositeur hambourgeois Sascha Lemke appartient à un cycle de pièces avec électronique live dont celle pour sopranino peut être jouée acoustique. Avec ses modes de jeu virtuoses, l’énergie du souffle et l’intervention de la voix de l’interprète, ce petit instrument, sous les doigts zélés de Marion Fermé, génère une infinité de sonorités bruitées qui rejoignent l’univers électronique, voire le monde des oiseaux volubiles et exotiques. C’est également une écriture oiseau qui se déploie au-dessus des sons multiphoniques de la flûte ténor dans Hommage à Messiaen I de Jean-Claude Wolff qui nous rappelle que le compositeur de la Turangalîla-Symphonie a également tenu l’orgue de la Trinité durant quelques 60 années.
Michèle Tosi